La spiruline a-t-elle un effet sur les allergies ?
Vous aussi, le pollen vous a bouché les narines et vous tire de nombreuses larmes ? Chez Algorapolis, on compatit très fort. Alors, on s’est demandés : et si la spiruline pouvait nous aider ?
Tout d’abord, les allergies peuvent avoir des manifestations cutanées (urticaire, dermatite), respiratoires (rhinite, asthme) ou généralisées (anaphylaxie) et leur prévalence semble avoir considérablement augmenté au cours des 30 dernières années dans les pays industrialisés : on estime aujourd’hui que 25 à 30% de la population est concernée par une maladie allergique. [4]
Pour bien comprendre
Notre système immunitaire est spécialisé dans la reconnaissance des corps étrangers comme les parasites, les bactéries ou encore les virus. Quand l’un d’eux pénètre l’organisme, le système immunitaire produit des molécules spécialisées, chargées de reconnaître l’intrus puis de le détruire. L’allergie est un dérèglement du système immunitaire qui correspond à une perte de la tolérance vis-à-vis de substances a priori inoffensives : les allergènes. Le corps réagit aux cellules du pollen (ou des noix, ou autre) comme si elles étaient des microorganismes pathogènes.
Pour que l’allergie se déclenche, deux conditions sont nécessaires :
- Une prédisposition génétique
- Une exposition à la substance allergène.
Les mécanismes à l’origine des maladies allergiques sont de mieux en mieux compris et seraient en majorités dus à une production d’anticorps, les immunoglobulines de type E (IgE). [4]
Ces anticorps sont couramment fabriqués par le système immunitaire. Ils circulent à l’état libre dans le sang et sont aussi retrouvés associés à des cellules du système immunitaire notamment dans la peau, les poumons et le tube digestif. Lorsqu’un allergène se lie à des anticorps associés à une de ces cellules, cette dernière est « activée ». Elle va alors relarguer des médiateurs chimiques : histamine, tryptase, leucotriènes, prostaglandines… Ces molécules sont responsables des rougeurs, sécrétions et œdèmes observés lors de la réaction allergique.
Quand la spiruline entre en scène
C’est là que la spiruline entre en scène. En effet, dans cette cyanobactérie réside un pigment aux propriétés très intéressantes : la phycocyanine. Cette molécule aurait de nombreux effets bénéfiques : elle faciliterait entre autres l’oxygénation du sang, permettrait de réguler le cholestérol, agirait contre le stress oxydatif ou encore, celui qui nous intéresse aujourd’hui, aurait des propriétés anti-inflammatoires. [2][3][5]
En effet, une étude mené par le Dr. Nemoto-Kawamura montre que, chez des souris, la phycocyanine inhiberait la production d’IgE (les anticorps E, qui causent les allergies) et stimulerait la production d’IgA, d’autres anticorps qui ne causent pas d’allergies. En agissant à la place des IgE, ils réduiraient l’inflammation allergique. [1][6]
La phycocyanine semble agir aussi en aval en agissant sur la production de certaines cytokines (des molécules servant de messagers entre les cellules) : les interleukines-4 (IL-4). La consommation de spiruline réduirait la production d’IL-4 impliquée dans l’induction de l’hypersensibilité qui conduit à la libération de médiateurs inflammatoires (comme l’histamine). [1][5][6]
Une autre étude effectuée chez l’homme semble confirmer ces résultats. Les symptômes de 129 individus atteints de rhinite allergique ont été suivis sur plusieurs mois (écoulement nasal, éternuements, congestion nasale et démangeaisons). Certains furent administrés avec de la spiruline, les autres avec des comprimés placebo. Les résultats ont montré une baisse significative des symptômes chez les personnes administrées avec de la spiruline.[3]
L’action inhibitrice sur les IgE et le relargage d’interleukines a aussi montré l’efficacité de la spiruline contre les chocs anaphylactiques sur des rats, indiquant que cette cyanobactérie pourrait être utilisée pour combattre différents types d’allergies.
Schéma d’une réaction allergique classique et action de la Spiruline

Vers un traitement préventif ?
Aujourd’hui la nécessité d’une thérapie médicale continue rend les individus anxieux quant aux effets secondaires des médicaments sur le long terme. La prise quotidienne de quelques grammes de spiruline offre donc une alternative intéressante pour les personnes souffrant d’allergies, en plus de tous les autres bénéfices nutritionnels qui lui sont attribués. Alors… FONCEZ !
Julien Dowding, Algorapolis, 2 Juillet 2020
Références :
[1] C. NEMOTO-KAWAMURA1,T. HIRAHASHI2, T. NAGAI3, H. YAMADA3, T. KATOHE and O. HAYAsHI1, 2003. Phycocyanine Enhances Secretary IgA Response and Suppresses Allergic IgE Antibody Response in Mice Immunized With Antigen-Entrapped Biodegradable Microparticles. J Nutr Sci Vitaminol, 50, 129-136
[2] T.K. Mao, J. Van de Water, and M.E. Gershwin, 2005. Effects of a Spirulina-Based Dietary Supplement on Cytokine Production from Allergic Rhinitis Patients. JOURNAL OF MEDICINAL FOOD. 8 (1) , 27–30
[3] C. Cingi, M. Conk-Dalay, H. Cakli, C. Bal, 2008. The effects of spirulina on allergic rhinitis. European Archives of Oto-Rhino-Laryngology, Springer. pp. 1219–1223
[4] INSERM, 12/03/2016. Allergies. Disponible sur Internet : https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/allergies
[5] Q. Wu · L. Liu · A. Miron · B. Klímová · D. Wan · K. Kuca, 2016. The antioxidant, immunomodulatory, and anti‐inflammatory activities of Spirulina: an overview. Archive of Toxicology. Springer.
[6] Huh-Nam Yang, Eun-Hee Lee and Hyung-Min Kim, 1997. Spirulina Platensis Inhibits Anaphylactic Reactions. Life Sciences. Vol 61, No 13, pp 1237-1244